Historique

Des brocs de cuir au SIS Morget

Du temps où le feu s’éteignait au moyen de brocs de cuir remplis aux fontaines et qui se passaient à la chaîne humaine, à la structure du SIS Morget d’aujourd’hui, les sapeurs-pompiers ont connu diverses étapes.

Dans le passé
En 1689, la ville de Morges acquiert une pompe à feu. Quelques années auparavant certains propriétaires lausannois avaient conçu l’idée d’une assurance mutuelle contre les « fâcheux et déplorables accidents qui arrivent souvent par les incendies ». D’une certaine manière, il s’agit des prémisses de l’Etablissement Cantonal d’Assurance (ECA). Elle est officiellement née en 1881, « avec son assurance obligatoire et solidaire, considérée comme la plus équitable pour remédier aux conséquences désastreuses des incendies », rappelle l’ECA. En 1749, une quarantaine de propriétaires, dont des Morgiens, ont adhéré à l’association.

Les premiers corps de sapeurs-pompiers volontaires furent formés au XVIIe siècle. Un service du feu, au sens moderne, fut constitué vers 1769. En 1779, deux compagnies de feu existent dans la région et trois dès 1783, chacune ayant sa propre pompe.

Au XXe siècle
En 1952, le Grand Conseil vaudois accepte la constitution d’un réseau logistique de corps de sapeurs-pompiers armés de moyens lourds et de matériel spécifique. Cela notamment afin de subvenir et aider les communes en carence d’équipements et de personnel pour lutter efficacement contre les éléments naturels et les incendies. L’idée fondamentale était que ces corps formés interviennent et assurent un départ en moins de 5 minutes avec un effectif au minimum de 6 sapeurs et cela 24h/24.

Pour la création d’un Centre de secours contre l’incendie dans la région, Saint-Prex avec la Verrerie était en compétition contre Morges qui accueillait de nombreuses entreprises. Morges l’emporta et le centre de renfort (CR) de Morges vit le jour en octobre 1954 avec pour mission d’apporter un soutien à 34 communes du district de Morges de l’époque. Jusqu’en 1980, les missions allouées aux centres de renfort sont uniquement de type défense incendie. Le CR de Morges s’équipe, en 1981, d’un véhicule lourd et de désincarcération. Le secteur d’intervention comprend, dès lors, 54 communes pour un bassin de population de près de 55’000 personnes.

En 1997, l’ECA reprend l’organisation régionale des pompiers. Le Centre de Traitement des Alarmes (CTA-118) est créé en 1999.

De la caserne villageoise aux premiers regroupements
SISCUM
En 1996, le commandant du SDIS Morges, Roger Comtesse, annonce son intention de créer, avec l’aide des communes du rayon d’intervention du centre de renfort, un CR intercommunal pour pallier le manque d’effectifs pour les interventions diurnes. Le Service Incendie et de Secours de la Communauté Urbaine Morgienne (SISCUM) entre en vigueur le 1er janvier 1999. Les communes concernées sont Morges, Tolochenaz, Préverenges, puis, arrivées dans un second temps, Echichens et Monnaz. En janvier 2006, le SISCUM revoit sa structure et se compose désormais d’un Détachement Premiers Secours (DPS) de quatre groupes et du Détachement d’appui (DAP) de trois sections (Tolochenaz, Echichens et Préverenges).

DEL
Jusqu’à fin 2002, les communes de Denges, Echandens et Lonay avaient trois services du feu distincts avec chacune une caserne et un commandant. Le 1er janvier 2003, le DEL (de la première lettre des trois communes) est créé et ne compte plus qu’une caserne à Denges avec un commandant pour les trois villages. Le 1er juillet 2004, création du DPS du DEL.

SISVY et BLACON
De mémoire, Yens et Villars-sous-Yens se sont, dans un premier temps, regroupés pour former le SISVY (Service Incendie Sauvetage Villars Yens). Dans la même période, Denens, Lully et Lussy-sur-Morges se rejoignent pour former le Service incendie BLACON (du nom d’un ruisseau qui traverse les 3 communes). Et une à deux années avant la création du SIS Morget, le SISVY et le BLACON se sont rapprochés, mais sans se regrouper.

CHANIAZ
Le SDIS de Chaniaz a débuté le 1er janvier 2004, jusqu’alors, les quatre communes, soit Reverolle, Clarmont, Bussy-Chardonney et Vaux-sur-Morges, fonctionnaient à leur compte et disposaient chacune d’un local. A la création du SDIS Chaniaz, les quatre locaux ont été maintenus dans un premier temps, puis en 2011, il ne subsistait plus que ceux de Reverolle et de Clarmont.
En 2012, lors de la création du SIS Morget, Chaniaz fusionne avec les quatre autres communes (Apples, Pampigny, Cottens et Sévery) et l’ensemble devient l’OI Sempremont et ne compte plus qu’une caserne à Apples.

CIBEST
Dans les années 1998-1999, les communes de Buchillon, Etoy et Saint-Prex se sont regroupées pour former le Corps Intercommunal Buchillon Etoy St-Prex (CIBEST). Sa mise en place a été souhaitée afin de parer au manque de sapeurs-pompiers disponibles en cas d’alarme durant la journée. La collaboration a commencé par des exercices en commun, puis par une fusion des groupes d’alarme et à une fusion complète des trois corps au 1er janvier 2006. Au début, les trois casernes ont été maintenues, puis celle de Buchillon fut désactivée. La caserne d’Etoy fut fermé après la création du SIS Morget. En 2016, celle de Saint-Prex déménagea du bâtiment qui accueille aujourd’hui l’administration communale à l’ancien arsenal.

Naissance du SIS Morget
En 2010, le Grand Conseil adopte la nouvelle loi sur la défense incendie et secours (LSDIS). Le but était d’accroître l’efficacité d’intervention des premiers secours, ce qui se traduit par une organisation régionale des SDIS. Pour le canton, 29 SDIS régionaux se forment dont chacun comprend un détachement de premier secours (DPS) et un détachement d’appui (DAP). Ce qui offre alors 76 sites opérationnels de premiers secours, en lieu et place des 24 centres de renforts antérieurs.

En vue de son application, une nouvelle structure qui sera mise en place en deux ans est décidée à Morges. L’assemblée constitutive du SDIS « SIS Morget » a lieu le 27 septembre 2011. Elle concerne alors 32 communes (depuis certaines ont fusionné) pour un bassin de 48’000 habitants. Le 1er janvier 2012 débute officiellement le SIS Morget.

 

Les pompiers dans le Canton de Vaud

À l’exception d’une centaine de sapeurs professionnels basés à Lausanne, l’ensemble des pompiers vaudois sont volontaires. Ces femmes et hommes exercent une activité de sapeur-pompier en plus de leur vie professionnelle et familiale. Les formations sont effectuées pendant leurs périodes de congé ou de vacances et les interventions ont lieu autant pendant les périodes de travail que de loisirs.

Dans le canton de Vaud, les pompiers sont régis par une loi cantonale, soit la Loi sur le service de défense contre l’incendie et de secours (LSDIS), et son règlement d’application (RSDIS). Le territoire cantonal est découpé en région, chacune couverte par un service de défense contre l’incendie et de secours (SDIS). Trente SDIS garantissent à toute heure du jour et de la nuit, toute l’année, la sécurité en matière de défense incendie et de secours. En principe, chaque SDIS est composé d’un détachement de premiers secours (DPS), pouvant être réparti géographiquement en plusieurs sites opérationnels, et d’un détachement d’appui (DAP), réparti en différentes sections.

L’ECA (Établissement cantonal d’assurance) est l’organe de contrôle des SDIS. Ses trois missions de base sont la prévention, l’intervention (en mettant des véhicules, des engins et du matériel à disposition des SDIS, en organisant la formation de l’ensemble des sapeurs-pompiers du canton de Vaud et en participant au paiement des soldes versées aux sapeurs-pompiers) et l’assurance (qui est obligatoire pour tous les biens mobiliers et immobiliers situés sur le territoire vaudois).

L’Etat, l’ECA et les communes
Si l’Etat édicte les lois et règlements, que l’ECA contrôle, les communes s’organisent. En matière de sapeur-pompier, chaque commune ou groupement de communes édicte un règlement fixant l’organisation de son SDIS, en particulier en ce qui concerne son financement. De plus, les autorités politiques communales sont compétentes pour fixer les effectifs du SDIS, la mise à disposition des locaux nécessaires et la nomination du commandant et des officiers.

Concernant la mission du sapeur-pompier, à chaque intervention, le pompier doit appliquer la chronologie immuable de l’engagement: sécuriser, sauver, tenir, protéger et maîtriser. Il sécurise pour garantir la sécurité des forces d’interventions et des personnes impliquées, puis sauve selon le respect des priorités lors des interventions: les personnes, les animaux, l’environnement et enfin les biens matériels, ensuite l’environnement et des parties des habitations pas encore touchées sont protégées. Il tient, afin d’éviter le développement du feu ou l’épanchement de la pollution. Après il protège pour limiter les dégâts aux parties encore saines. Enfin, il maîtrise en éteignant, pompant, désincarcérant jusqu’à la fin de l’intervention, en récupérant les déchets, éteignant les dernières braises de l’incendie, etc.

Source : Document de l’ECA pour la formation des sapeurs-pompiers volontaires