« Lors de la formation du SIS Morget, en 2012, je m’étais fixé comme objectif d’avoir au moins sept instructeurs fédéraux dans nos rangs et qu’ensuite j’allais me retirer », se souvient le capitaine Yves-Marc André, responsable de la formation déjà du temps du SISCUM. Fin 2019, le SIS Morget compte 8 instructeurs fédéraux, le temps pour Yves-Marc André de passer la main, point qu’il avait annoncé il y a plus d’une année déjà. Retour sur ses années formation.

2012 ne parait pas si lointain et pourtant. Notre capitaine partait avec une feuille blanche. « Il fallait faire accepter la régionalisation à travers la formation, sans pour autant imposer des concepts clés en main », rappelle-t-il. Il n’y avait alors pas plus de 3 instructeurs, mais de nombreux formateurs dans différents secteurs. « Toutefois ce n’est pas parce qu’on est pas instructeur qu’on est pas bon formateur », appuie-t-il.

La formation étant l’un des cheval de bataille du SIS Morget, Yves-Marc André a toujours pu compter sur une confiance et un soutien continu des politiques qui ont validé le budget alloué à l’amélioration des compétences des volontaires de ce service d’urgence. La mise en place de la formations est notamment passée par la création de commissions (formations, chauffeurs…).

De Monnaz aux JO de Londres

Cependant, le déclic vient alors qu’il suivait une conférence du directeur des JO de Londres, Sebastian Newbold Coe. « Le père de Sebastien lui avait donné un seul conseil: « entoure-toi de gens plus capables que toi ». Cela m’a ouvert les yeux », raconte notre Morgien qui a débuté les pompiers dans un petit corps villageois, à Monnaz.

A l’interne, il cherche ces sapeurs motivés à devenir instructeur et formateur. « A chacun d’eux je leur préparais un plan de carrière qui durait 3-4 ans selon leur disponibilité ». Une tactique payante puisque nombreux de nos instructeurs enseignent également dans d’autres SDIS ou lors de formations cantonales.

L’un des autres moment clé pour Yves-Marc André est l’engagement d’un permanent préposé à la formation. Celui-ci s’occupe de la partie administrative, du suivi des cours et aide le chef formation qui n’est pas un permanent, mais un volontaire effectuant ces tâches en dehors de son travail, le soulageant ainsi de nombreuses heures de travail.

Des cours supplémentaires pour les DAP

Au fil des ans, le capitaine Yves-Marc André envoie des sapeurs dans des cours organisés par la fédération suisse, voire d’autres à l’étranger, et attend d’eux qu’ils ramènent une plus-value au sein du SDIS. Le succès de la formation se traduit probablement dans le fait que nous comptons très peu, voire pas d’accidents en intervention et sur la réussite de nos missions d’intervention.

Si la priorité était de former les sapeurs des Détachements de Premier Secours (DPS), ceux des Détachements d’Appui (DAP) n’ont pas été oubliés puisque ces dernières années, en plus de leurs exercices annuels, deux de plus leur était proposé, sur inscription. Par tournus, les volontaires des DAP ont suivi les cours de BLS/AED (1er secours), de conduite de véhicule d’urgence sur le circuit du TCS, d’antichute, de ventilation ou encore de phénomènes thermiques.

Enfin, l’un des derniers éléments sur lequel le responsable formation sortant, Yves-Marc André, a travaillé est une formation commune avec les autres SDIS de la région de la Côte pour les chefs d’intervention. Ceci dans un but d’échanges de compétences et d’expériences afin de toujours être le mieux formé pour porter secours à la population, mission première des pompiers volontaires.