Nonante et un ans de volontariat à eux trois

Parmi les sapeurs qui ont arrêté leur engagementfin 2016, notamment pour raison d’âge, il y a trois officiers qui avaient également des responsabilités au SIS Morget. Il s’agit du Plt Eric Meyer, commandant du DAP Dissy, du Cap Alain Goumaz, chef du DPS OI Morges, et du Cap Olivier Mages, chef des DPS du SIS Morget.

Eric Meyer, 51 ans, est un ingénieur électronicien, responsable de projet. C’est à Eysins qu’il a commencé, en 1988, sa carrière de pompier volontaire. Arrivé en 1997 à Yens, il a rejoint le corps local et à gravi les échelons. Les deux autres sont des Morgiens qui ont fait toute leur gamme à La Coquette et arrêtent après chacun 31 ans de pompier. Olivier Mages, 53 ans, est chef cuisine à l’hôpital de Morges. Durant près de 10 ans, il a aussi été chef ARI (appareils respiratoires). Quant à Alain Goumaz, 52 ans, il a une formation de peintre et travaille depuis des années comme mécanicien.

Tous trois sont également de la génération qui est passée d’un corps villageois, aux premiers regroupements à enfin celui d’aujourd’hui et ses 29 communes. Une évolution de taille, mais aussi du matériel et des techniques qui leur a demandé sans cesse de s’adapter.

Qu’est-ce que les pompiers vous ont apporté?
Alain: C’est une école de vie où nous avons rencontré des personnes qui sont devenus des amis. Nous avons appris à vivre en société. Ce fut magnifique et cela on ne pourra pas nous l’enlever.
Olivier: Nous avons reçu et redonné, nous espérons que cela continuera ainsi.
Eric: J’ai fortement apprécié l’aide au prochain et les relations de fraternité et de cordialité entre les volontaires.

Parlez-nous de l’importance du soutien de l’entourage
Eric
: Sans le soutien de mon épouse au fil des années, cela n’aurait pas été possible. Car j’ai passé d’innombrables heures pour le service du feu et pas toujours à des moments opportuns. Comme ce 25 décembre où on était prêt à aller fêter Noël en famille et l’alarme à sonné pour un feu de cheminée.
Alain et Olivier: Nous pouvons remercier notre famille. Car sans elle, sans leur soutien, je ne pense pas que nous aurions été aussi loin.

Quel(s) souvenir(s) particulier(s) retenez-vous?
Olivier: Au début des années 2000, lors d’un des derniers exercice de la compagnie Morges avant le regroupement, nous l’avions terminé avec nos familles qui sont venues pour partager des grillades. Soudain, dans la caserne, un très gros extincteur appelé tank à poudre et rangé pour un prochain exercice, a eclaté pour une raison inconnue, il y en avait partout. Heureusement, il n’y a pas eu de blessé. Autre moment, plus douloureux, celui d’un appel pour une désincarcération. Arrivés sur place, nous avons découvert que c’était la nièce de notre chef, malheureusement décédée, que nous avons dû extraire. C’est devenu la nièce de tout le monde.
Alain: Quand je suis rentré, j’ai dit à mes filles « vous m’appelez à n’importe quelle heure de la nuit et je viens vous chercher ».
Eric: Je me souviens d’un feu de toiture proche de la caserne, avec le vent, les flammes étaient impressionnantes. Un souvenir plus douloureux est celui d’un feu de ferme à 5h du matin qui a engendré le décès d’une personne. Mais je retiens surtout les moments de fraternité.
Alain: Une autre fois, nous avons été appelés pour sauver un perroquet dans un arbre. Il s’agissait en réalité de ballons de baudruche…
Olivier: Un 24 décembre, nous avons été appelés pour une désincarcération. Sur place, pour une raison inconnue, le conducteur a sauté dans les bras d’Alain. L’ambulancier lui a demandé s’il avait bu, ce à quoi il a répondu « Ah ouais, pis alors beaucoup ».  Puis l’homme a ajouté « je crois bien que ma femme va gueuler car je ne vais pas pouvoir lui ramener les commissions ».

Tous trois se sont préparés à l’après pompiers, mais ne resterons pas les bras croisés. Eric consacrera davantage de temps à sa famille, se lancera dans quelques travaux pour rénover la maison et poursuivra son activité au sein des JSPOM. Olivier continuera de jouer de la trompette dans la Confrérie du Guillon, ainsi que son engagement dans le comité de la Confrérie des Bourgeois vaudois et dans celui de l’Abbaye de Morges. Son compère Alain avait déjà prévu de rejoindre la société de Sauvetage de Morges et garde son poste de membre actif au sein du Paillote Festival.

Le SIS Morget remercie non seulement ces trois hommes qui ont accepté une fonction particulière, mais aussi les nombreux autres volontaires pour leurs nombreuses années d’engagement.