Les sapeurs-pompiers volontaires interviennent et s’entraînent (beaucoup) afin d’être prêts à réagir en toutes situations. Mais s’engager c’est aussi se former et s’informer. Chaque début d’année, tous les officiers du SIS Morget, qu’ils soient intégrés à un Détachement de Premier Secours (DPS) ou à un Détachement d’Appui (DAP) se retrouvent pour une soirée d’information couplée à une présentation. En 2016, le thème portait sur les parachutes balistiques des aéronefs (petits avions) et mi-janvier 2017, les hommes ont écouté et questionné Thierry Charrey, officier du TES (train d’extinction et de sauvetage) aux CFF, et également Commandant du SDIS Malley, Prilly et Renens. Il leur a parlé des dangers ferroviaires, comment se protéger lors d’une intervention sur, ou à proximité, des voies ferrées et le protocole d’intervention des CFF.
L’un des points relevé est le danger lié aux 15’000 volts qui circulent dans les lignes. Si un feu de poubelle ou de talus est déclaré à proximité des rails, les sapeurs-pompiers doivent, selon la situation, protéger les bâtiments annexes et attendre la venue d’un officier du TES, habilité à ordonner la coupure du courant et à effectuer la mise à terre pour qu’ensuite les sapeurs puissent s’approcher avec leurs lances et éteindre l’incendie. A moins de quinze mètres, le danger d’électrocution est extrêmement élevé.
En plus de l’électricité, les autres dangers ferroviaires sont notamment les trains et les installations (aiguillage, tunnels, ponts…). Si un volontaire est amené à s’approcher des voies, il ne doit pas marcher au milieu de celles-ci – « la distance de freinage d’un train lancé à 140km/h est d’1km et aujourd’hui la plupart sont silencieux », a relevé Thierry Charrey, rappelant qu’un incident ne veut pas nécessairement dire que les trains ne circulent plus. Pour éviter toutes glissades, il ne faut pas poser le pied sur le rail, ni sur les traverse et bien entendu éviter de mettre la main entre un aiguillage (la pression est de 700kg). Il faut éviter de traverser les voies sans du personnel formé. Dans la mesure du possible, il est important de marcher à minimum 1,5m des rails, soit la distance où le risque d’être happé par le souffle d’un train n’est plus. Afin d’être visible au maximum, le port du gilet jaune est obligatoire pour toutes personnes (pompiers, policiers, ambulanciers…) qui doivent intervenir à proximité ou sur les rails.
La présentation s’est terminée avec des images impressionnantes d’interventions du TES et des corps locaux de sapeurs-pompiers sur des déraillements, des incendies et autres accidents. Concernant le SIS Morget, les dernières grosses interventions à côté des voies CFF étaient le feu d’un dépôt, en août 2012, à la rue de Lausanne à Morges, et le renfort lors de l’incendie chez Thévenaz-Leduc en décembre 2014. Les feux de talus, de containers ou de traverses composent les autres types d’alarmes.
Les CFF en bref:
- 7300km de voies ferrées (ce qui n’inclut pas les autres compagnies tels les MBC).
- 5982 ponts, dont 4 situés en territoire vaudois et qui sont des sites à risques.
- 304 tunnels, dont 6 vaudois
- 200’000 tonnes de marchandises transportées par jour
- 900’000 voyageurs/jour
- Le TES est composé de trois véhicules (sauvetage pouvant accueillir 60 personnes, extinction et matériel), comprenant notamment 50’000 litres d’eau, environ 1km de tuyaux et du matériel de désincarcération. Basé à Lausanne il intervient pour quasi toutes la Suisse Romande. « C’est un mixte entre un tonne-pompe et un véhicule pionnier », a imagé Thierry Charrey
Photos du TES en ouverture d’article + ci-dessus: © CFF
Se rassembler dans une salle et écouter fait aussi partie des activités d’un sapeur-pompier volontaire.