« Rejoindre les pompiers me semblait logique » – édition de l’automne 2016
Version complète du portrait de Gérald Blauth
« Rejoindre les pompiers me semblait logique»
Gérald Blauth vit à Tolochenaz depuis 1989, mais il n’a pas attendu cette année pour entrer dans un corps de sapeurs pompiers volontaires. Son engagement pour la collectivité a débuté en 1987 à Saint-Prex. «J’ai commencé parce que les copains y allaient, j’étais déjà membres de sociétés sportives et rejoindre les pompiers me semblait logiques. Être sapeur, comme moniteur de gym, c’est pour apporter quelque chose à la collectivité, explique ce gymnaste saint-preyard. De plus, tu fais connaissances d’autres personnes et il y a un fort esprit de camaraderie. »
Au fil de ces 30 ans, les souvenirs se sont amassés. «Je dis toujours que moins nous intervenons, mieux les gens se portent. Un jour nous avons dû désincarcérer un conducteur ivre qui a engueulé l’officier au moment où nous voulions découper sa porte. Il ne voulait pas que nous abîmions son véhicule, alors qu’il était déjà bien cassé», raconte-il. Gérald Blauth garde aussi en mémoire quelques nuits où, avec ses collègues volontaires, ils les ont passés à pomper l’eau. Depuis 1994, il travaille comme monteur électroménager à Saint-Prex et est amené à beaucoup se déplacer. Ainsi, ce mari et papa de trois enfants connaît très bien la région et ses lieux-dits. «Un jour, je vois sur le bip feu de ferme aux Valerettes à Saint-Prex, près de la STEP. Entendant les sirènes je sors du magasin et fait signe à mes collègues qu’ils ne sont pas dans la bonne direction, car il s’agissait de la STEP de Lully et non de Saint-Prex. J’ai pris mon véhicule pour les guider. Une autre fois, je me suis trouvée à côté d’un champ où brûlait une machine agricole. J’ai attendu les pompiers au bord de la route pour leur indiquer l’emplacement exact. Maintenant, le GPS te pose à côté du sinistre», détaille-t-il. Particulièrement dans de tels cas, disposer d’un réseau de personnes réparties dans tout le territoire donne tout son sens aux corps de pompiers volontaires.
Il y a aussi quelques interventions qui le marque davantage, celles où il connaît les sinistrés. En 1999, lors de la tempête Lothar, la grand-maman de sa femme a déposé des bougies en hommage à deux jeunes de Yens disparu en montagne. Avec le vent, la maison à pris feu. Gérald Blauth part à la caserne et s’inquiète de ne voir arriver personne. En ce temps-là, c’est déjà Morges qui montait lors de feu. «C’était bizarre, ça brûlait à côté de chez moi, j’étais pompier et pas alarmé. J’ai réalisé que quand tu attends, les minutes sont très longues.»
Le 1er janvier 2005, Gérald Blauth intègre le Détachement de Premier Secours de Morges. Pendant 3,5 ans il est alarmé en journée et, en raison de son travail qui le rend très mobile et pas toujours à côté de la caserne, il n’est depuis alarmé que la nuit. «Les pompiers, ce n’est jamais la routine. Surtout quand tu es dans un DPS, tout évolue tout le temps, t’es en formation perpétuelle et c’est motivant. Cet engagement m’a sensibilisé aux risques et à l’importance de se protéger et de se sécuriser», souligne l’appointé. Celui qui sera retraité des sapeurs en 2017, car ayant atteint la limite d’âge de 50 ans relève qu’être pompier volontaire, cela permet de découvrir de nouvelles choses, de toucher à du matériel et des véhicules qu’on n’aurait pas accès au quotidien et d’élargir son esprit.