On devient pompiers volontaires pour plusieurs raisons, dont l’intérêt d’aider son prochain. Pour certains, cela va au-delà des heures d’exercices et des interventions, puisqu’ils s’engagent aussi ailleurs, bénévolement.
Du matériel envoyé au Portugal
Fin 2019, un convoi de 16 véhicules du feu et ses 32 chauffeurs – des pompiers volontaires de la région disposant du permis poids lourd civil – quittaient la Suisse pour Trancoso, au Portugal. Ils ont été ensuite distribués dans différentes casernes du pays. Ces véhicules ont été offerts soit par l’Etablissement Cantonal d’Assurances ou des communes. Les deux pays ont été ralliés en trois jours, mais de nombreuses heures de planifications ont été nécessaires bien avant. Car on ne parque pas 16 véhicules facilement pour aller manger ou dormir.
Derrière cette aventure se cache l’un de nos volontaire, Toni Da Fonseca. Originaire de Trancoso où il était pompier, Toni Da Fonseca est arrivé en Suisse et à pu constater la différence de moyens alloués aux intervenants du 118. « Au Portugal, en dehors des grandes villes, les pompiers sont très peu équipés. Ils investissent l’argent pour les feux de forêt et se débrouillent pour le reste », nous raconte-t-il.
Ainsi, notre volontaire commence par envoyer des habits, « ceux du Centre de Renfort qui étaient orange », sourit-il. Aujourd’hui, tous les mois ce sont 1-2 palettes de matériel, ancien pour ici, le Graal pour là-bas, qu’il envoie au Portugal. Si le transport est payé par les casernes portugaises, Toni règle de sa poche les frais de douane. « C’est ma participation », dit-il. Le chemin est toujours le même, via le même contact, pour s’assurer que le matériel sera offert et non revendu.
« Récemment, j’ai envoyé des appareils respiratoires. C’est comme s’ils avaient gagné au loto, continue notre souriant pompier. Je suis content de voir les gens heureux et tant que je peux, je continue. » Depuis ce convoi, le Renault issu de la flotte utilisé par nos volontaires du SIS Morget a été transformé en véhicule d’intervention pour les feux de forêt.
Teranga Kids, une association pour les enfants sénégalais
Tout aussi discret que Toni Da Fonseca, son confrère pompier Christophe Guilbert a fondé, avec son épouse, une association pour aider les enfants sénégalais: Teranga Kids. Sa femme qui avait vécu dans d’autres pays d’Afrique voulait lui faire découvrir ce continent. Depuis 2010, à chaque vacances de Pâques le couple retourne à Saly, au Sénégal. « Nous y avons découvert un pays magnifique, des gens extraordinaires, mais aussi plein de manques, qu’ils soient sanitaires ou scolaires », se souvient celui qui regrette que le Covid-19 l’ait empêché de s’y rendre cette année.
Avec les cotisations des membres de Teranga Kids et les dons, le couple achète sur place des médicaments et du matériel pour une maternité fondée par une Belge (maternité Muriel Africa) dont le personnel est payé par l’Etat, mais pas le reste. Ils achètent aussi et surtout du matériel scolaire pour une école qui accueille environ 400 élèves. « Lors de nos excursions, en passant par des villages éloignés, nous profitons de leur livrer des produits de première nécessité, en général du riz et de l’huile, parfois on modernise avec de l’éclairage solaire pour la place du village. En 2019, nous avons offert 1 tonne de riz », précise Christophe Guilbert.
En achetant sur place pour redistribuer, Teranga Kids permet de faire tourner l’économie locale et les prix étant moins élevés qu’en Suisse, cela permet d’offrir davantage. « Teranga signifie hospitalité en wolof. Cette association est devenue notre passion et on se ressources deux semaines quand on est là-bas ».
Sauver sur le Léman
Il n’est pas nécessaire d’effectuer des milliers de kilomètres pour s’engager bénévolement dans l’aide à autrui. Notre troisième sapeur, Didier Bovet, a rejoint la société de Sauvetage de Morges. Il a suivi celle qui est aujourd’hui son épouse. « J’y étais tout le temps car toute sa famille y est membre. J’y avais donc les avantages et c’était logique de m’engager », explique celui qui, en plus d’être alarmable en tant que pompier volontaire, prends 5 week-ends de vigie par année pour le Sauvetage.
Ce qui lui plaît? « L’entraide, l’esprit de groupe et savoir faire confiance à l’autre », répond-il. Une réponse pour le Sauvetage, mais qui s’applique également pour les pompiers. Et tout comme les sapeurs sont à la recherche de davantage de personne pouvant être alarmées en journée, le Sauvetage en recherche aussi. Si on est volontaire aux pompiers (donc soldé), au Sauvetage on est un bénévole qui paie sa cotisation annuelle. Mais la société offre ensuite l’équipement de base, la formation et le permis de bateau.
S’impliquer bénévolement dans des associations d’entraide
Nombreux sont nos volontaires membres d’autres associations, qu’elles soient culturelles, sportives ou pour but d’aider autrui. L’association Né Trop Tôt offre un soutien et un accompagnement pour les parents de bébés nés prématurément. L’un de nos pompiers est le caissier. Yann Berthoud participe parfois à des rencontres avec d’autres parents. Avec son épouse, qui se rend aussi à des réunions, ils sont les heureux parents de deux enfants, nés prématurément. « On parle de prématuré lorsque la naissance a lieu avant 37 semaines de grossesse, précise-t-il. Cette année, nous aurions dû fêter les 20 ans de l’association, mais l’événement a dû être reporté en raison de l’actualité liée au Covid-19. »
Vous connaissez d’autres de nos sapeurs, discrets, qui s’engagent bénévolement dans l’aide à autrui? N’hésitez pas à souffler leur nom à multimedia@sismorget.ch.