Reflets de Morges – Portrait d’Yves-Marc André

pdf_logo Yves-Marc André, 30 ans d’engagement tout feu, tout flamme – paru dans l’édition de Reflets du 2 décembre 2016.

Yves-Marc André, 30 ans d’engagement tout feu, tout flamme

Collaborateur de la Ville de Morges, Yves-Marc André s’engage depuis 30 ans comme sapeur-pompier. Rencontre avec un homme animé par l’esprit d’équipe et l’altruisme.

«Il y a un temps pour apprendre, un autre pour transmettre et un pour se retirer», relève Yves-Marc André. Ce Morgien, responsable des bâtiments de la Ville, fête cette année 30 ans d’engagement au sein des sapeurs-pompiers volontaires du SIS Morget et prépare gentiment sa retraite. C’est à Monnaz, à 19 ans, qu’il débute son engagement pour la collectivité où, en dehors de la Jeunesse, les pompiers étaient la seule activité et avaient donc un effet rassembleur. Au fil des exercices, il était même devenu champion de la mise en service de la borne hydrante avec son frère, Gilles, lors du concours interne.

Pompier de père en fils
De ces années, Yves-Marc André garde un profond respect pour les corps villageois qui ont leur raison d’être et ne sont, peut-être, pas toujours reconnu à leur juste valeur. C’est en 1992 qu’il emménage à La Coquette avec Jewel, qu’il vient d’épouser. Ensemble, l’Americaine – dont son frère est pompier professionnel à Colombus dans l’Ohio – et le Suisse donnent naissance à deux garçons, aujourd’hui âgés de 21 et 18 ans. Le premier a aussi rejoint le SIS Morget. «Ma femme est merveilleuse, elle subit mes nombreuses heures d’absences et m’écoute. Sans elle, certains moments auraient été plus difficiles à traverser, lâche sincèrement Yves-Marc André. Mais elle n’est pas non plus à attendre, inquiète, mon retour d’intervention. Parfois elle ne s’est pas rendue compte que j’étais parti une bonne partie de la nuit.»

Transmettre ses connaissances
Si aujourd’hui la durée d’engagement volontaire aux pompiers n’est que de… 4 ans environ, pour quelles raisons Yves-Marc André est-il resté? «Pour l’esprit d’équipe, l’aide au prochain et la camaraderie», répond cet ancien champion suisse d’aviron qui entraîne, aussi, les jeunes au Forward Rowing Club de Morges.

Après avoir débuté dans un corps villageois, le dessinateur en génie civil de formation a fait ses armes comme pompier de ville et est aujourd’hui capitaine et instructeur fédéral. Il donne encore des cours de phénomènes thermiques au niveau du canton et a également été responsable des appareils de protection respiratoire de la région. Il a à cœur la formation. Pour lui, transmettre ses connaissances et son savoir est important. Il aime aussi ouvrir la porte à certaines personnes en les encourageant à progresser, à s’engager et à apprendre. Mais les sapeurs pompiers, c’est aussi «une passion qui doit le rester».

« Tout, tout de suite »
L’équilibre entre travail, famille et engagement pour la collectivité est important à ses yeux, bien que de plus en plus précaire. Car au fil des ans, la structure, le matériel, les constructions, les techniques d’instructions et d’interventions ont évolués. Les enjeux d’assurances, juridiques et financiers également. Si les sapeurs sont volontaires, l’attente de la population est de plus en plus élevée, notamment en terme de vitesse et de rapidité. Le «tout, tout de suite» se reflète partout et, parfois, certains oublient que les sapeurs-pompiers du SIS Morget, à l’image d’autres services d’incendie et de secours, ont tous un emploi, une famille, une vie à côté.

Malgré cet aspect, le soutien donné et reçu au sein d’un corps de sapeurs-pompiers volontaires est fort. Les bons moments partagés au retour d’une intervention, lors d’un exercice ou d’une manifestation sont ce qui motive des personnes telles Yves-Marc André à s’engager pour la collectivité.